Première mondiale
Dans un monde imaginaire aux allures dystopiques, un duo de travailleuses s’affairent à un étrange rituel impliquant une paire de soulieurs à talon hauts et une paire de bottes de construction. Une caisse de bois se trouve là, elles en dévoilent le contenu: à l’intérieur, une statue de marbre représentant un buste incomplet qui semble évoquer un corps féminin. Cet objet inanimé prend vie et découvre ce qui l’entoure, son socle, son emballage et bientôt, ses manipulatrices. Celles-ci l’entraînent petit à petit dans un manège de construction de son corps et de sa mobilité, à travers leurs propres corps qui se prêtent au jeu, ou plutôt qui le mènent. Statue est une fable sans parole qui aborde la construction des stéréotypes de genre et la pression sociale qui y est associée. Fresque surréaliste, elle se présente comme une célébration de la diversité dans l’affirmation de soi et porte un regard cynique sur la norme.
Kristina Troske et Céline Chevrier ont fait partie de la cohorte 2015-2017 du D.E.S.S. en théâtre de marionnettes contemporain de l’UQAM. Au niveau artistique, leurs expériences préalables étaient, pour Kristina dans le domaine du théâtre et de la danse et, pour Céline, le cirque et les arts de rue. Leurs parcours personnels très différents les mènent toutes deux à s’intéresser à des enjeux féministes. La création de Statue s’est orchestrée à travers un travail de plateau articulé sur trois axes principaux: un questionnement sur l’expression du genre en marionnette, l’envie de développer une approche gestuelle et un intérêt dramaturgique pour la relation entre les manipulatrices et l’objet.